du 26 Juillet 2008 au 8 Aout 2008
Participants : Boris et Anne-Claire Sargos, Emmanuel Belut, Eric Frezal, Yves Daniou, et François dit « le pilote »Vendredi 25 juillet - Manu, Anne-Claire et moi partons de Lyon en camping-car vers 22h sous une pluie battante. Nous rejoignons une heure plus tard Eric sur un parking d'autoroute. Nous nous installons une heure après pour dormir, vers Bourg-Saint-Maurice.
Samedi 26 juillet - Notre périple commence dans le Val d’Aoste, après le passage du col du Petit Saint-Bernard. Notre topoguide nous indique quelques canyons assez bien côtés à faire dans cette vallée. Notre choix s'arrête sur Chasten. La météo n'est pas terrible et le canyon coule déjà pas mal. Nous nous engageons ... pour ressortir deux heures après sous l'orage par une échappatoire de fortune. Les vacances commencent bien ...
Dimanche 27 juillet - L'aventure continue avec l'enchaînement Gettaz-Chalamy. Intérêt très modéré.
Lundi 28 juillet - Le torrent de Fer est le mieux côté du Val d'Aoste. Il est long et mal équipé, seule la fin présente un intérêt. Finalement, après trois
jours dans la région, le bilan est vite tiré : nous sommes déçus. Aussi bien pour le peu d’intérêt des parcours que pour le manque d’esthétique de la vallée elle-même. C’est ainsi que le soir même Eric nous quitte pour retourner en France. Alors que Manu, Anne-Claire et moi poursuivons comme prévu notre route vers l'Est.Mardi 29 juillet - Nous nous réveillons dans le Val d’Ossola, magnifique région de l'Italie du Nord. Notre premier canyon du secteur est Antolina. Avec une superbe cascade de 55 mètres (et un peu de pollution style décharge publique, dommage…), c'est une valeur sûre.
Mercredi 30 juillet - Nous tentons Isorno, très court mais extraordinaire avec un encaissement impressionnant. Quelle descente ! Vraiment sensationnelle.
Jeudi 31 juillet - Nous terminons notre visite du Val d'Ossola par un des canyons les plus connus de la région : Variola. La descente de sa partie supérieure (déjà bien assez longue) avec son enchaînement de belles vasques couleur émeraude, nous permet de confirmer sa réutation. Nous reprenons la route dès la fin du canyon. Après une longue hésitation sur le choix de notre destination, nous décidons de gagner la Suisse afin d'y trouver un camping. C'était sans compter la fête nationale ! Tous les campings sont pleins. Contraints, nous optons pour une nuit de camping sauvage ... sauvagement sanctionnée par une amende à prix suisse !
Vendredi 1er août - Du coup, le Tessin n'est qu'une brève étape, mais nous y
Samedi 2 août - Nous poursuivons notre route vers l’Est en direction des Dolomites (notre objectif) et faisons une brève escale au lac de Garde pour refaire l’incroyable canyon de Palvico que nous aimons tant.
Dimanche 3 août - Le lendemain matin, nous arrivons enfin dans les Dolomites ! Nous y retrouvons François et Yves qui, eux, ont fait la route d’un trait. Cette fois nous y sommes, les canyons mythiques des Dolomites sont à notre portée ! L’aventure peut commencer …
Notre vaste et ambitieux programme commence par Grigno, le plus à l’ouest des canyons des Dolomites, situé près de Trento. La journée débute tôt avec une marche d’approche de plus de trois heures. Nous avons du mal à nous y retrouver dans tous ces chemins et quelle n’est pas notre surprise quand nous découvrons une voiture de canyonistes garée à quelques centaines de mètres du départ ! Les Italiens semblent préférer les navettes et on les comprend !
La première épreuve réussie (celle de la marche d’approche), la suivante peut commencer ! En fait, nous découvrons un débit très fort, au moins 200 litres par
seconde et nous nous demandons s’il est bien raisonnable de s’engager, d’autant plus que nous ne connaissons pas le canyon. L'avis d'un expert n'étant pas du luxe ce jour-là, je téléphone à Caracal, l’auteur du topoguide pour lui demander son avis. Par chance il n’est pas en canyon et peut répondre ! Il nous rassure : le débit est toujours important et l’équipement est placé en conséquence. Forts de ces renseignements, nous nous lançons ! Il est onze heures. La première cascade, nommée cascade des Walkyries, porte bien son nom : la vasque de réception bouillonne et le blanc de l’émulsion s’étale sur plusieurs mètres dans le couloir qui la suit. Cela n’est guère rassurant pour la suite …Heureusement, l’amarrage nous fait passer à côté de l’eau. Ce sera d’ailleurs le cas pour toute la suite du canyon. Nous nous retrouvons dans un encaissement très profond (une bonne centaine de mètres), avec la lumière du jour loin au-dessus de nos têtes. Les obstacles se franchissent bien, malgré le débit toujours impressionnant.
En haut d’un rappel, j'équipe au-dessus d’une vasque qui semble « bien » tourner. L’amarrage, assez mal situé, ne nous fait pas éviter le mouvement d’eau. Manu, qui descend en premier, se pousse (pour éviter le bouillon au pied du rappel) sur une paroi afin de se propulser au-delà de la vasque. Son pied reste en adhérence sur la roche, alors que lui, tombe. Nous comprenons immédiatement qu’il lui est arrivé quelque chose de grave. Nous descendons vite le rejoindre et le mettre au sec. Malheureusement, nous ne pourrons le déplacer que de quelques mètres et le hisser jusqu'à une petite surface de roche au bord du courant. Ce n’est pas des plus confortables, car il y a peu de place et de surcroît, cette banquette de fortune est située sous une résurgence ruisselante.
Le cas de Manu semble être sérieux. Il paraît avoir une fracture sur le bas de la jambe. Du coup, nous nous organisons rapidement : Yves et moi continuons le canyon pour prévenir les secours, alors que François et Anne-Claire restent avec Manu. Ils immobilisent sa jambe au mieux et sortent toutes leurs couvertures de survie. Il est 16h.
Pendant qu'ils tuent le temps comme ils peuvent (vive les énigmes de François !), Yves et moi sortons de l'encaissement, à quelques centaines de mètres de l'accident, et trouvons finalement un endroit couvert par le réseau. Malgré les
difficultés de langue et de compréhension (non, une ambulance ne suffit pas ! notre ami n’est pas au bord de la route mais au fond d’un canyon !) je réussis à joindre les secours et les prévenir (merci à Pascal notre ami guide italien, pour son intervention). Ils font le nécessaire. Je remonte vers Anne-Claire, François afin de les remplacer auprès de Manu. Anne-Claire et François peuvent ainsi rejoindre Yves dans la partie ouverte et continuer la descente tous les trois. Durant leur retour, ils seront vite rattrapés par un secouriste qui les escortera jusqu’à la sortie (en nocturne). Au passage, ils croiseront au bas du canyon les secouristes spéléos, les pompiers et les secours alpins. Bref, une quarantaine de volontaires remontant le canyon. Ils seront de retour au camping-car vers 22h.De mon côté, les secouristes spéléos arrivent vers minuit. Je suis exténué, mais Manu a tenu bon. Le sauveteurs nous donnent de quoi nous requinquer, puis enferment Manu dans une civière étanche, et nous voilà tous partis vers le bas du canyon. Le retour sera long et fastidieux, mais je serai sorti vers 5h, peu de temps avant Manu qui sera envoyé à l’hôpital le plus proche. Quelle journée !
Lundi 4 août - Le lendemain, pas de canyon, c’est visite à l’hôpital. Manu a une double fracture : tibia/péroné. Il attend d’être opéré.
Mardi 5 août - Encore sous le choc de l’accident de l’avant-veille, nous décidons de faire un « petit » canyon : val del Mus. A cette occasion, nous retrouvons par hasard nos amis Delphine et Bertrand, également à la découverte des Dolomites. C’est le moment que choisit François pour rentrer en France. Nous nous retrouvons donc Yves, Anne-Claire et moi
Mercredi 6 août - Le moral des troupes n'étant pas au top, nous parcourons un canyon court : le Ciolesan. Très beau. Sur le retour, nous croisons de nouveau Delphine et Bertrand.
Jeudi 7 août - Pour finir notre voyage, nous nous lançons à l'assaut du mythique canyon de Zemola. Cette course n'est pas facile, et dès l'accès le ton est
donné par une longue et scabreuse désescalade dans une ravine. Puis, une fois en bas, c'est l'eau qui, semblant vouloir se précipiter contre un immense mur de roche, nous fait comprendre que cette beauté se mérite. Ces quatre heures de progression dans ce canyon long, froid et bien alimenté, sont un pur bonheur. Quelle ambiance ! Ce canyon est effectivement un des plus beaux d'Italie (et donc d'Europe) avec notamment dans sa partie finale sa tyrolienne en fixe et son "mini-geyser" qui n'est pas sans rappeler - dans une moindre mesure - celui des Oules de Freissinières. L'alchimie entre la roche et l'eau a merveilleusement bien fonctionné et ce canyon est un des plus beaux que nous ayons fait.Il est temps de rentrer en France. Nous reprenons la route dès le canyon terminé.
Vendredi 8 août - Sur le retour, nous repassons par le lac de Garde pour une ultime étape « canyonistique » : Campiglio. Comme au premier jour, la descente sera abrégée à cause d’un orage improbable survenu à midi et demi.
Après le canyon, nous reprenons la route pour Morbegno, où s'achève le rassemblement italien. Nous y retrouvons nos amis habituels français et italiens.
Samedi 9 août - C'est le retour à Lyon. Pour Manu, c’est plus long et il sera rapatrié en Corse au cours de la semaine.
Anne-Claire et Boris Sargos
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