Participants vulcains : Josiane et Bernard Lips, Nathalie Duverlie, Yves Daniou, Anne-Claire et Boris Sargos.
L’Afrique, dernier continent exploré par les canyonistes invétérés, nous a ouvert ses portes lors du 8ème Rassemblement International de Canyoning organisé sur l’île de Santantao, au Cap Vert. Cet archipel constitué d’une dizaine de petites îles porte assez mal son nom, car la sécheresse s’est octroyé tout le territoire, à l’exception du versant nord de l’île de Santantao. Celui-ci, avec ses hauts reliefs (1979 m), capte l’humidité des nuages venus du nord et la redistribue péniblement aux habitants à travers de profonds canyons.
L’intérêt de pratiquer le canyoning dans cette région subtropicale ne réside donc pas dans les débits sportifs, mais plutôt dans l’originalité des paysages, essentiellement désertiques, mais abritant des vallées de cultures en étage de bananiers, caféiers ou autres végétations exotiques. Des paysages abrupts toujours finement découpés dans la roche volcanique, qui, de leurs plus hauts sommets, plongent brutalement dans l’océan atlantique.
C’est pour cette raison que 58 participants de 10 nationalités différentes (dont 24 Français) se retrouvent pour une à deux semaines de canyon à Porto Novo, capitale de Santantao.
L'organisation du RIC au Cap-Vert a été mise en place par Eduardo Gomez et a été quasi parfaite avec un hôtel 4 étoiles pour le prix d'un gîte en France, des soirées musicales tous les soirs et des minibus pour nous amener et nous chercher dans les canyons.
Vendredi 3 avril : le départ de Lyon – Se rendre à Santantao n’est pas chose aisée. Le voyage dure près de 24 heures.
Nous quittons Lyon en fin d’après-midi par un vol nous emmenant à Lisbonne, passage obligé pour le Cap Vert. Après deux heures d’attente, nous redécollons en direction de Praia, capitale du Cap Vert. Nous y arrivons vers 1 h, heure locale (5 h en France). Nous nous installons plus ou moins confortablement (plutôt moins que plus) sur des bancs dans l’aéroport pour nous reposer un peu.
Samedi 4 avril : la traversée du Cap Vert - Notre troisième avion décolle à 7 h du matin pour nous véhiculer jusqu’à l’île de
Celui-ci est situé entre montagne et bord de mer, à cinq minutes en voiture de Porto Novo, sur la côte sud-est de Santo Antao. Tout autour, le paysage y est particulièrement désertique. Nous n’avons guère le courage de bouger et nous couchons aussitôt après le dîner.
Dimanche 5 avril : Ribeira de Gi - Après une bonne nuit, lever difficile vers 7 h. A la table du petit déjeuner, nous retrouvons nos amis habitués du RIC et entamons de longues discussions. Pour cette
Deux heures de trajet nous font traverser l’île vers la côte nord-ouest. Nous passons un col à 1200 m d’altitude, traversant une belle forêt de pins. C’est une partie de l’île qui se retrouve très fréquemment dans un brouillard très dense. La descente vers la côte est spectaculaire, la route étant creusée sur une arête bordée des deux cotés par des vides impressionnants de plusieurs centaines de mètres. A partir de Ribeira Grande, nous suivons la côte vers le nord-est. De fait, après deux heures de route, nous ne sommes qu’à une vingtaine de kilomètres de Porto Novo mais la route côtière directe ne sera inaugurée que dans quelques semaines…
Nous démarrons, à partir de la sortie du canyon, la marche d’approche en une impressionnante file. Un bon sentier nous mène en une heure au départ du canyon dans une petite bananeraie. Le canyon est très court (5 verticales dont la plus grande de 18 m) mais très original : le moindre replat est cultivé et nous progressons au milieu des macabos, bananiers, papayers et autres cultures, plantés en terrasses ou au fond même du canyon.
Nous profitons de l’attente des navettes pour déambuler dans le minuscule village de bord de mer et nous baigner dans la mer. Nous terminons l’après-midi dans la piscine de l’hôtel. Vers 19 h, nous assistons à l’inauguration du RIC avec un discours du représentant du ministère du tourisme.
Lundi 6 avril : Tapume de Verissimo – A l’invite de Marc Boureau, nous joignons son groupe et nous retrouvons vers 8h30 à 14 dans le minibus qui part pour Tapoume.
Arrivés au col, nous prenons une longue piste vers le sud et nous nous arrêtons au terminus. Une vingtaine de minutes de marche d’approche nous amène à l’entrée du canyon. Il est sec et démarre par de petits ressauts puis quelques puits plus importants pour déboucher sur une belle et impressionnante verticale de 100 m. Du fait de notre nombre, la descente de cette cascade, avec un relais au milieu et des risques importants de chutes de pierre, nous prend pas mal de temps. Encore deux puits dans une partie plus encaissée et nous pensons être à la fin du canyon. Mais il manque visiblement une page dans le topoguide.
Alors que le groupe essaie de prendre des repères et comprendre où nous sommes, Bernard se fait frapper par son descendeur sur la cuisse, lors de la glissade d’un petit toboggan. Il continue tant bien que mal la descente. Après deux cascades importantes, de nombreuses désescalades et une assez longue marche dans les cultures (avec quelques superbes paysages), nous arrivons à la fin du canyon après environ 6 h 30 de descente.
Retour à l’hôtel vers 19 h 30. Dîner vers 20 h 30 et coucher tôt.
Mardi 7 avril : Vinha inférieur – Nous démarrons vers 8 h pour faire le canyon de Vinha. Bernard, encore blessé, décide de
Mercredi 8 avril : Praia Lisboa - Petit déjeuner à 7 h comme d’habitude. Finalement, après quelques hésitations, l’équipe décide de faire un petit canyon : le canyon de Praia Lisboa. Malgré son handicap, Bernard décide de se joindre à nous. Jacqueline et ses
Arrivés au départ du canyon, près du village côtier de Ponta del Sol nous nous séparons en deux groupes. Toujours sous l’effet tourista, je ne m’engage avec l’équipe de Jacqueline que dans la partie inférieure, sèche et attaquée par un soleil de plomb. Le canyon est court mais joli, avec de superbes échappées vers le village de Ponta del Sol Arrivés sur la plage de sable noir, nous nous baignons un peu puis rejoignons le village vers 16 h. Nous y arrivons en même temps que le bus. Retour à l’hôtel vers 17 h 30. Deux heures plus tard, nous partons dîner en ville. Boris n’est pas très en forme et reste à l’hôtel sans dîner.
Jeudi 9 avril : Neve – Alors que je reste avec Josiane à l’hôtel (tourista oblige), le reste du groupe part pour Neve, accompagné d’Evan, Tom, Andreas et Juan. Après un début de marche d’approche dans un brouillard dense, un long sentier descend joliment dans la montagne. Le paysage est magnifique. Après un bref casse-croûte le groupe attaque le canyon par la belle C60. La suite
Après une longue attente, Evan descend en premier, suivi de Bernard. Le premier tronçon de 30 m est arrosé et les parois sont glissantes. Au relais, à la demande d’Evan, Bernard passe devant. Au deuxième relais, Bernard installe son descendeur lorsqu’Evan arrive. Il se redresse pour enlever ses longes et se reposer sur son descendeur… pour s’apercevoir avec horreur que le descendeur est sorti du mousqueton … à 120 m du sol ! Maintenu à bout de bras par Evan, il parvient à se relonger. Après avoir recouvré ses esprits, il continue la descente sans problème (deux verticales de 60 m qui restent).
Puis le reste de l’équipe descend à son tour et déséquipe. Après une heure de marche, le groupe atteint le village. Au passage, certains auront profité d’une séance de distillerie pour acheter du grogue.
Vendredi 10 avril : Cabouco de Peregrina – Alors que Josiane, alléchée par la description de Bernard décide de faire Neve avec Marc et son équipe, Bernard choisit de nous accompagner à Cabouco de Peregrina,
Le soir, c’est la fête. Les capverdiens, très croyants, ne passent pas à côté de Pâques et nous offrent un spectacle musical et dansant aux couleurs locales.
Samedi 11 avril : Esdrougal - Je me sens mieux. J’emporte quand même un rouleau de papier toilette rejoins l’équipe pour le
La marche d’approche est le prolongement de celle de Tapoume. Malgré un léger brouillard, le paysage est superbe. Ce canyon a le même profil que son voisin, mais avec plus de caractère. Plus creusé et plus vertical, ses couleurs sont également plus vives. Nous retrouvons l’eau à mi-parcours. Ce sera encore l’occasion de traverser de magnifiques cultures. Cette fois, à la confluence avec Tapoume, nous ne prenons pas le sentier de sortie, mais continuons dans le ruisseau. Cette portion porte désormais le nom de Taïef, et comporte certainement les plus beaux passages de l’île. On se mouille vraiment, avec même quelques cascades arrosées !
Nous rentrons tard (après 20 h ) et dînons à l’hôtel.
Dimanche 12 avril : Ribeira de Mesa de Poyo - Petit déjeuner à 7 h et, après quelques hésitations et discussions, nous décidons de faire Poyo, un des rares canyons situés sur le versant sud de l’île, donc très sec et très ensoleillé. Il est également très long (15 km), au point de
Un minibus nous prend au passage (200 escudos par personne) et nous arrivons à l’hôtel avant 15 h. Reste de l’après-midi tranquille avec baignade dans la piscine. Le soir, Nathalie fête ses 39 ans et tous vont boire une bouteille sur la plage avant de dîner en ville. Moi, je préfère cuver ma tourista dans mon lit.
Lundi 13 avril : Vinha intégral – Incapable de me lever, je laisse le groupe partir de nouveau dans Vinha. Jean, Wolfgang et Andreas viennent gonfler les rangs.
La marche d’approche débute vers 9 h 30. Le canyon démarre par une verticale de 80 m. Dans la verticale suivante, Jean coince la corde et le groupe perd beaucoup de temps à la récupérer (c’est Nathalie qui remonte). Le canyon présente des paysages magnifiques, aussi bien dans les verticales souvent importantes, que dans les zones de culture. A leur retour, Anne-Claire fait venir un médecin. Je parviens difficilement à me faire comprendre (je me rends compte qu’il est loin d’être évident de décrire de quoi on souffre en anglais), mais le jeune médecin semble comprendre et me prescris une ordonnance qui s’avèrera diablement efficace le soir-même.
Mardi 14 avril : balade à Alto Mira – Encore à plat, je reste à l’hôtel, alors que le groupe accompagné des deux allemands décide de faire une balade du côté d’Alto Mira (randonnée n° 304 sur la carte), vers l’ouest de l’île. La randonnée démarre d’Alto Mira puis en descend dans une profonde vallée. Les paysages sont magnifiques. Une longue et raide remontée ramène à un petit col. Puis le chemin change de vallée pour remonter à l’intersection de la route. La ballade a duré un peu plus de 4 h (donnée pour 3 h). Nathalie et Bernard font un détour pour aller observer une distillerie de grogue.
Après un quart d’heure d’attente, un taxi de passage ramène tout le monde à Porto Novo. Là, c’est repos, baignade dans la piscine et ping-pong. Nous louons un 4x4 pour le lendemain pour faire un tour dans le sud-ouest de l’île.
Mercredi 15 avril : Tope de Correa - Nous récupérons notre voiture de location vers 8 h 30. Nous nous arrêtons souvent sur la route magnifique pour faire des photos. Nous repassons par Cha de Morte puis descendons vers Ribeira de Cruz. Les paysages sont fantastiques. Nous remontons sur
Nous revenons à Porto Novo vers 18 h 30 par la route du sud. Le soir nous dînons à l’hôtel avec Andréas et Wolfgang.
Yves a parcouru le canyon d’Endriano avec une équipe de Belges. Il en est ressorti vers 16 h 30.
Jeudi 16 avril : Caldeira de Cova - Nous décidons de refaire une randonnée. Nos deux allemands viennent avec nous. Nous prenons un taxi à partir de l’hôte et partons vers 8 h 30. Le minibus nous dépose
Vendredi 17 avril : canyon de Lagados - Josiane décide de rester à l’hôtel pour notre dernière journée. Nathalie, Anne-Claire et Yves partent au port pour prendre un minibus qui les conduit à Ponte del Sol et ils font une balade vers le village de Fontanas.
Beranrd et moi partons avec Andreas et Wolfgang pour faire un canyon sec (et sans cordes) près de Lagados. Un taxi nous y dépose vers 9 h 15 et nous descendons dans
Samedi 18 avril : le retour - Nous terminons de préparer nos sacs, puis un minibus nous conduit au port vers 9 h 30. Nous débarquons vers 11 h 30 sur Sao Vicente. Nous déposons nos sacs au restaurant puis les divers groupes font un tour en ville, revisitant le marché aux poissons et le marché touristique. Nous déjeunons ensemble vers 14 h. Nous assistons, du restaurant, à un show aérien de la « patrouille portugaise ». Vers 16 h, un taxi nous amène à l’aéroport. Mais l’avion est décalé et nous attendons jusqu’à 22 h 30 le décollage pour Praia. L’avion pour Lisbonne est également en retard et nous redécollons vers 2 h du matin.
Dimanche 19 avril : Lisbonne - Nous arrivons à Lisbonne vers 8 h… en retard pour notre avion pour Lyon. De toute manière, celui-ci a été annulé pour cause de grève. Lisbonne est paralysé depuis plus de deux semaines par des grèves vers la France et c’est un peu la panique.
Finalement Anne-Claire et moi partons vers 11 h 30 pour Bruxelles et arrivons à Lyon vers 16 h 30. Le reste de l’équipe décolle vers 16 h pour Madrid et nous arrive à Lyon vers 19 h 40. Bien entendu aucun bagage n’a suivi. Nous les récupérons deux jours plus tard.
Bernard Lips et Boris Sargos
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